mangement émotionnel

émotion et management

Extrait de l’intervention du 25 janvier 2017 @sommets du digital « Je vais vous parler d’émotion. »

L’entreprise du 21e siècle sera émotionnelle.

Dans cet événement sur le digital, on passe plus de temps à parler d’humain que de digital et c’est très bien. Ce matin, nous sommes 350 décideurs français du digital. Nous avons tous compris que l’humain est au centre de la problématique. En parlant autant d’humain, nous sommes en train de réussir la première marche de la transformation digitale du monde.

Dans le fond, le cœur de la transformation digitale, c’est la notion de bonheur. Si dans 50 ans, je parle à mon petit fils et qu’il me dit « Papy, ça devait pas être sympa le monde à ton époque, on est beaucoup mieux aujourd’hui », ça voudra dire qu’il se sentira plus heureux que nous le sommes aujourd’hui. Alors nous aurons réussi, car nous aurons mis le bonheur au cœur de la question !

Pour parler d’émotion, je vais faire un bref retour en arrière. En 2007, j’ai décidé d’identifier les critères pour évaluer la performance commerciale d’une entreprise. En 5 ans, j’ai identifié plus de 700 critères et 150 indicateurs de performance.

À l’usage, je me suis aperçu que ce modèle n’était pas tenable. Je me suis retrouvé avec mon propre bug : impossible de jongler avec plus de 700 critères de performance. Sur l’ensemble de l’entreprise, j’ai estimé qu’il y avait plus de 3000 critères de performance.

Impossible à gérer pour un seul cerveau humain. Pourtant, c’est ce qu’il faudrait faire pour dessiner une entreprise « raisonnablement » performante. Alors, pour gérer sa boîte, le dirigeant d’entreprise fait « comme il peut ». Il s’appuie sur son expérience, son vécu, son ambition, ses craintes, ses envies… Dans tous ces mots, aucun ne se réfère à la raison : l’ensemble des choix d’une entreprise se fait finalement d’une manière non raisonnée. C’est ce que Herbert Simon, pionnier de l’IA, a appelé la théorie de la rationalité limitée.

L’entreprise a été créée, il y a 100 ans par des ingénieurs. Elle essaye d’être structurée avec des KPIs, tandis que des sociologues essayent de remettre l’homme au cœur du système. Ce que personne n‘arrive vraiment à faire.

Grâce au digital, on a redonné le pouvoir à l’individu et on remet l’homme au cœur du système. L’homme reprend le pouvoir et toute l’entreprise change. L’une des clés du changement c’est l’émotion. On passe d’une société du devoir à une société du pouvoir, de l’envie. Cette émotion nous guide et si je veux avoir une entreprise intelligente demain, il faut savoir gérer l’émotion.

Quelle émotion met-on dans son entreprise et dans son management ? Si demain vous mettez de l’émotion dans votre business, vous vendrez mieux, vous fidéliserez plus facilement, vous recruterez plus facilement, vous travaillerez mieux et vous parlerez de valeurs. Vous attirerez les gens qui vous ressemblent : il vous sera facile de les fidéliser.

Un exemple : Remplacer « il faut » par « j’ai envie ». Pour mettre de l’émotion, j’enlève tous les mots liés au devoir : « il faut que je fasse un million » / « j’ai envie de faire un million d’€ ». Et vous verrez, c’est différent à expliquer à ses salariés car vous devrez parler avec votre cœur, et si ils adhèrent, alors ils vous suivront. »

Cette intervention est extraite du livre « Inventons l’entreprise du 21e siècle » Ed. Kawa